ECPR 2024 - Rapport national

Les chiffres du dernier European Consumer Payment Report montrent l'attitude ambivalente de la population suisse vis-à-vis des technologies numériques dans le domaine financier et de l'influence des achats en ligne sur les habitudes de consommation. Alors que l'IA est perçue comme une opportunité d'améliorer l'équité et de réduire les erreurs humaines dans le processus d'encaissement, des inquiétudes subsistent quant à la sécurité des données et à la distance émotionnelle. Dans le même temps, une tendance claire se dessine dans les habitudes de consommation vers plus d'achats spontanés et des dépenses plus élevées - en particulier chez les jeunes générations.

Keyfindings rapport national 2024

1. Comportement de paiement : 73% des Suisses paient leurs factures à temps. Cependant, les ménages avec enfants sont plus susceptibles d'avoir des retards de paiement : 39% déclarent avoir payé au moins une fois en retard, contre seulement 19% des ménages sans enfants.

2. Comportement de consommation : Les achats en ligne et les médias sociaux conduisent 80% des Millennials et 75% des Gen Z à dépenser plus que ce qu'ils peuvent se permettre. De même, 50% des baby-boomers se sentent tentés d'acheter par les canaux numériques.

3. L'IA dans la finance : 39% des personnes interrogées voient dans l'IA le potentiel de réduction des erreurs humaines dans le processus de recouvrement, tandis que 38% sont indécises. En outre, 36 % se sentent moins jugés lorsqu'ils parlent à une machine plutôt qu'à un humain des problèmes de paiement.

4. Sécurité des données et confiance : 56% de la génération X et 50% des hommes sont préoccupés par la sécurité de leurs données en relation avec l'IA. Néanmoins, plus des deux tiers acceptent les décisions de l'IA en matière financière, principalement parce que les machines n'évaluent pas les circonstances personnelles.

5. Utilisation générale de l'IA : 32% des personnes interrogées utilisent des applications d'IA telles que ChatGPT pour mieux comprendre les conditions générales de vente (CGV) des produits financiers.

Comportement de paiement et de consommation : Un changement de paradigme

L'enquête révèle une image claire : la majorité des personnes interrogées déclarent payer leurs factures à temps. Les habitudes de paiement sont particulièrement stables dans les foyers sans enfants (19%) par rapport aux foyers avec enfants, où 39% ont payé au moins une fois une facture en retard. Cela met en évidence les charges financières supplémentaires qui pèsent davantage sur les familles avec enfants.

Cependant, les habitudes de consommation ont radicalement changé ces dernières années. Les Millennials et la génération Z (Gen Z) en particulier déclarent être plus souvent tentés par des achats impulsifs via les achats en ligne ou les médias sociaux. Alors que 80% des Millennials et 75% des Gen Z en font l'expérience, 50% des baby-boomers se sentent également tentés par les canaux numériques de dépenser plus que ce qu'ils peuvent se permettre.

L'impact de l'IA sur le secteur financier

L'enquête montre que l'IA suscite un large intérêt dans le secteur financier, en particulier dans le domaine du recouvrement. 39% des personnes interrogées pensent que l'IA peut aider à minimiser les erreurs humaines et à introduire plus d'équité dans le processus de recouvrement. Un autre résultat intéressant est que 36% des personnes interrogées déclarent qu'elles se sentiraient moins jugées si elles devaient parler des retards de paiement à une machine plutôt qu'à un humain. Cela suggère que l'IA pourrait soulever moins d'obstacles émotionnels dans la gestion des obligations financières.

Malgré ces appréciations positives, une part importante de la population reste sceptique. 39% des personnes interrogées n'ont pas d'opinion claire sur la capacité de l'IA à réduire réellement les erreurs humaines dans le processus de recouvrement et 20% ne font pas confiance à cette technologie. Les réticences à l'égard de l'IA sont plus prononcées parmi les générations plus âgées et les femmes.

Sécurité des données : la plus grande préoccupation de la génération X

La question de la sécurité des données est un sujet central. La génération X (1965-1980) se montre particulièrement inquiète lorsque ses données sont introduites dans des systèmes d'IA. 56% de cette génération se disent préoccupés par la sécurité de leurs données. On constate également de nettes différences entre les sexes : 39% des femmes et 50 % des hommes expriment des inquiétudes quant à la sécurité des données.

Malgré ces craintes, plus des deux tiers des personnes interrogées acceptent que les machines prennent des décisions en matière financière, notamment parce qu'elles pensent que ces décisions seront moins influencées par des circonstances personnelles. L'utilisation d'applications d'IA, telles que ChatGPT, pour mieux comprendre des conditions commerciales complexes est également de plus en plus populaire - 32% des personnes interrogées déclarent utiliser cette technologie à cet effet.

Conclusion : le défi de l'équilibre entre innovation et confiance

L'enquête montre que si la numérisation des services financiers offre des opportunités d'équité et d'efficacité, elle soulève également de nombreuses inquiétudes et défis. La génération X, en particulier, est prudente lorsqu'il s'agit d'utiliser l'IA, principalement pour des raisons de sécurité des données. Parallèlement, les résultats montrent que les jeunes générations - Millennials et Gen Z en tête - apprécient la commodité du monde numérique, mais sont également sous pression pour maîtriser leurs dépenses.

Les années à venir devraient montrer comment les entreprises et les développeurs de technologies peuvent gagner la confiance de la population pour continuer à développer ces technologies sans ignorer les inquiétudes concernant la sécurité et la vie privée des utilisateurs.

A propos de cette étude

Le European Consumer Payment Report (ECPR) donne un aperçu de la capacité des consommateurs à payer leurs factures à temps et montre comment l'attitude vis-à-vis des obligations financières évolue. Le rapport se base sur une enquête menée entre juillet et août 2024 dans 20 pays européens. Au total, 20'000 personnes ont été interrogées, dont 1'000 en Suisse.

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